vendredi 14 février 2014

Le point Godwin

Étymologie

(1990) De la loi de Godwin, du nom de Mike Godwin, et de point. Cette loi énonce que « plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1 ».
Mike Godwin ne parlant que de « loi » et jamais de « point », c'est le langage courant qui, de cette loi, a tiré par extension le « point » Godwin : moment où, dans un débat, les adversaires s'injurient ou caricaturent grossièrement les positions de l'autre, toute discussion constructive devenant alors impossible.

point Godwin /pwɛ̃ gɔd.win/ masculin

  1. (Internet) (Propre) Instant d’une conversation où les esprits sont assez échauffés pour qu’une référence au nazisme intervienne.
  2. (Internet) (Ironique) « Récompense » qu’on attribue à une personne qui en est venue à faire référence à Hitler ou au nazisme comme argument dans une discussion sur un tout autre sujet.
    • Christine Albanel provoque la colère et l’indignation des députés socialistes en évoquant la Gestapo. Et gagne ce qu’on appelle un point Godwin, une transposition du sophisme Reductio ad Hitlerumsur Internet.  (Astrid Girardeau sur écrans.fr, mars 2009)

Concept[modifier | modifier le code]


Mike Godwin (2010)
Cette « loi » s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle une discussion qui dure peut amener à remplacer des arguments par des analogies extrêmes. 

L'exemple le plus courant consiste à comparer le thème de la discussion avec une opinion nazie ou à traiter son interlocuteur de nazi.
En l'absence de précision de Mike Godwin sur les extensions possibles, on hésite à parler de point Godwin pour une comparaison avec tout régime dictatorial autre que le nazisme.
Si le sujet de la discussion était très éloigné d'un quelconque débat idéologique, une comparaison de ce genre est considérée comme un signe d'échec de la discussion. On estime alors qu'il est temps de clore le débat, dont il ne sortira plus rien de pertinent : on dit que l'on a atteint le « point Godwin » de la discussion2.
Parfois, ce sera le cas à la suite de l'intervention d'un troll, notamment sous la forme d'un sophisme. Un message de troll ou une suite de tels messages menant à une vérification de la loi de Godwin sont des exemples de thought-terminating cliché.
Les francophones jouent souvent sur deux sens du mot « point » qui peut désigner :
  • soit le moment de la discussion auquel le dérapage survient ; dans ce sens du terme, on atteint le point Godwin ;
  • soit le point en tant que récompense ou mauvais point attribué au participant qui aura permis de vérifier la loi de Godwin en venant mêler Adolf Hitler, le nazisme ou toute idéologie extrémiste à une discussion dont ce n'est pas le sujet ; dans ce sens du terme, on marque ou gagne un point Godwin.
Dans le folklore Usenet, on considère que vérifier la loi de Godwin revient à « perdre » le débat.

Cependant, certains considèrent que le fait de clore un débat en invoquant cette loi n'est qu'une façon de fuir la discussion avec ceux qui n'ont pas utilisé ce genre de comparaisons. De ce point de vue, la loi de Godwin peut elle-même être utilisée de manière sophistique. 
Car s'il est intéressant de remarquer la facilité avec laquelle nous établissons des analogies avec Hitler et les nazis, à cause de l'aspect extrême et donc discriminant de ces évènements, c'est une autre chose d'en déduire que toute analogie de ce genre est nécessairement abusive. 
D'autres remarquent que cette loi peut être difficile à invoquer dans une discussion, car cela reviendrait à tenter de jeter le discrédit sur l'interlocuteur. Quand on attribue le point à un autre intervenant sur un support texte, on peut simplement lui dire « vous avez gagné un point Godwin », ou bien dessiner un point enart ASCII, comme s'il s'agissait d'un document établi sur papier. Certains contributeurs ajoutent par dérision que ledit point doit être découpé sur l'écran au moyen d'un burin et d'un marteau.
En dehors des discussions limitées au texte, la forme ASCII reste usitée, mais d'autres formes sont utilisées, du smiley à la médaille3.

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